Investir dans les oxymètres de pouls et l'accès à l'oxygène
Burkina Faso + 7 autres
Survivre à l’hypoxémie peut être un défi dans certaines parties du monde. L’hypoxémie est un manque d’oxygène dans le sang qui peut être fatal s’il n’est pas traité correctement. Les résultats des recherches opérationnelles menées par ALIMA (The Alliance for International Medical Action), Terre des hommes, Solthis et l’Inserm, montrent que l’utilisation d’oxymètres de pouls lors des consultations médicales pour les enfants peut contribuer à améliorer la survie de l’enfant en Afrique subsaharienne. Les 24 et 25 mai 2023, ALIMA réunira et mobilisera les principaux acteurs régionaux et internationaux à Dakar sur cette question.
L’hypoxémie est une complication médicale peu connue et cliniquement sous-diagnostiquée. Souvent associée à des maladies courantes chez les enfants de moins de cinq ans, elle peut être fatale. Par exemple, c’est la complication mortelle la plus répandue de la pneumonie, qui est la plus grande cause infectieuse de décès chez les enfants dans le monde. En Afrique subsaharienne, l’hypoxémie est plus mortelle qu’ailleurs car elle est mal diagnostiquée et donc mal traitée. La détection précoce augmente les chances de survie des enfants.
Améliorer la détection de l’hypoxémie avec des oxymètres de pouls
Pour améliorer la détection de l’hypoxémie chez les enfants, l’Organisation mondiale de la santé recommande d’utiliser des oxymètres de pouls dans le protocole de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME). Lorsqu’il est attaché à un orteil ou à un doigt, cet outil peu coûteux et facile à utiliser fournit un diagnostic rapide et fiable de l’hypoxémie. Dans les pays à revenu élevé, les oxymètres de pouls font depuis longtemps partie de la pratique courante du personnel médical. Cependant, les centres de soins de santé primaires en Afrique de l’Ouest ne sont pas équipés de cet outil. Les agents de santé s’appuient uniquement sur les signes cliniques, qui sont souvent difficiles à observer, ce qui contribue au sous-diagnostic de l’hypoxémie et retarde le traitement approprié. Au cours des trois dernières années, avec le soutien de l’agence mondiale de santé Unitaid, ALIMA et ses partenaires Solthis, Terre des hommes et l’Inserm ont uni leurs expertises sur cette question. Au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et au Mali, grâce au projet AIRE (Improving Identification of Respiratory Distress in Children), ils ont équipé 202 centres de santé et huit hôpitaux de référence d’oxymètres de pouls et formé plus de 560 agents de santé à l’utilisation de cet outil. L’un des principaux objectifs de ce projet était de générer des preuves scientifiques pour informer les décideurs politiques sur l’intégration des oxymètres de pouls dans le protocole de PCIME dans les centres de soins de santé primaires et faciliter leur utilisation à grande échelle.
L’oxymètre de pouls, un outil efficace pour une prise en charge précoce et adaptée
Des études qualitatives et quantitatives menées dans 16 centres de soins de santé primaires ont évalué les effets de l’introduction d’oxymètres de pouls dans le cadre de consultations de routine sur la santé des enfants de moins de cinq ans. Les principaux résultats ont été les suivants :
L’intégration de l’oxymètre de pouls lors des consultations pédiatriques est une stratégie bien acceptée et facile à mettre en œuvre au niveau des soins de santé primaires dans les pays étudiés.
L’oxymètre de pouls donne au personnel de santé une plus grande confiance dans son diagnostic et sa décision de se référer à un hôpital. Il renforce également la confiance des aidants dans le personnel de santé.
Même l’hypoxémie modérée est une maladie potentiellement mortelle importante. Parmi les enfants diagnostiqués comme des cas graves qui sont décédés, 37,5 % à 64,2 % souffraient d’hypoxémie modérée et grave, respectivement. L’hypoxémie sévère augmente de 4,3 fois le risque de décès dans les cas graves.
La mise à l’échelle de l’intégration des oxymètres de pouls dans les centres de soins de santé primaires devrait s’accompagner d’une révision du protocole de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME, document de référence publié par l’OMS), de l’utilisation d’un algorithme numérique qui améliore la qualité des consultations médicales et favorise l’intensification du protocole de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant, la formation des agents de santé, et des investissements suffisants pour assurer un transfert rapide à l’hôpital et un accès de qualité à l’oxygène pour les cas graves.
Le diagnostic est crucial, le traitement est vital
Bien que l’amélioration du diagnostic aide à sauver les enfants, il reste des défis à relever pour réduire la mortalité néonatale et infantile liée à l’hypoxémie. L’un de ces défis est l’accès suffisant et durable à l’oxygène médical. L’oxygénothérapie est un traitement salvateur qui n’est pas disponible pour la plupart des enfants gravement malades dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. La pandémie mondiale de COVID-19 a mis en évidence ce problème négligé : l’oxygène médical abordable fait cruellement défaut en Afrique. « Il est temps de faire de l’investissement dans les oxymètres de pouls et l’accès à l’oxygène une priorité de santé publique en Afrique subsaharienne », insiste Marine Vignon, chef de projet ALIMA AIRE. C’est pourquoi ALIMA et ses partenaires réuniront à Dakar les 24 et 25 mai 2023, des représentants des Ministères de la Santé de huit pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad), des partenaires techniques (Organisation Mondiale de la Santé, Unicef et autres agences des Nations Unies, ONG...) et des partenaires financiers. « Cette rencontre sera l’occasion de sensibiliser les décideurs politiques et les partenaires techniques et financiers à cette urgence, et de les mobiliser pour contribuer à l’atteinte de l’objectif 3.2 des Objectifs de développement durable à l’horizon 2033. »
Pour suivre la conférence en ligne, inscrivez-vous ici. L’ordre du jour est disponible via le lien.
GUILLEMETS:
Professeur Kissou, pédiatre au CHU SANOU SOURO, Burkina Faso : « L’introduction de l’oxymètre de pouls au niveau des soins de santé primaires est une innovation que nous devons accélérer dans notre pays, étant donné que les maladies respiratoires sont mortelles. L’hypoxémie s’installe à la maison et les patients arrivent en retard dans les hôpitaux de référence. Le traitement est coûteux et plus difficile, avec un pronostic sombre.
Dr Hannatou Abarry, Chef de la Division de la Santé Néonatale et de l’Enfant du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales du Niger : « Le Niger, avec le soutien de Solthis et de ses partenaires, est déterminé à passer à la vitesse supérieure en intégrant l’oxymètre de pouls dans les recommandations nationales de PCIME et en équipant l’ensemble des structures de santé du pays de cet outil. »
Dr. Valériane Leroy, coordinatrice de recherche du projet AIRE et directrice de recherche à l’Inserm (Université de Toulouse) : « Cette recherche menée par l’Inserm, en collaboration avec des chercheurs de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et du programme PACCI d’Abidjan (Côte d’Ivoire), ainsi que des ONG, a permis de démontrer l’intérêt de l’utilisation de l’oxymètre de pouls au niveau des centres de santé primaires pour améliorer la santé des enfants de moins de cinq ans en Afrique de l’Ouest. Cette étude interdisciplinaire est essentielle pour guider la formulation des recommandations nationales de santé publique et leur mise en œuvre optimale dans un contexte de fragilité des systèmes de santé.
Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif d’Unitaid : « Sans accès à des outils essentiels tels que les oxymètres de pouls, les agents de santé de première ligne ont souvent du mal à identifier les enfants ayant besoin de soins médicaux immédiats. Unitaid est fière de soutenir les efforts visant à permettre la mise en œuvre de ces dispositifs faciles à utiliser et qui sauvent des vies dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et à aider à protéger d’innombrables enfants contre les complications de santé évitables et la mort. »
À propos d’ALIMA – L’Alliance pour l’action médicale internationale
ALIMA (The Alliance for International Medical Action) est une organisation médicale humanitaire basée à Dakar, au Sénégal, qui sauve des vies depuis 2009 dans des situations d’urgence en Afrique. ALIMA s’efforce de transformer la médecine humanitaire en favorisant la recherche et l’innovation pour améliorer les soins et aider les communautés à se préparer pour l’avenir. ALIMA a traité plus de 10 millions de patients dans 14 pays et lancé plus de 30 projets de recherche, notamment sur la malnutrition, la santé maternelle et infantile, le paludisme, Ebola et le COVID-19. Ce travail a remporté plusieurs prix internationaux tels que le prix REACH de l’innovateur révolutionnaire et le prix européen de la santé.
A propos de Solthis
Solidarité thérapeutique et initiatives pour la santé (Solthis) est une ONG de solidarité internationale dont l’objectif est d’améliorer l’accès à des soins de santé de qualité en renforçant les systèmes et services de santé des pays où elle opère. Fondée en 2003, Solthis s’engage dans une démarche de développement durable afin de répondre aux enjeux à long terme de la santé publique dans les pays aux ressources limitées.
About Terre des hommes
Tdh est la plus grande organisation d’aide à l’enfance de Suisse et travaille à travers trois programmes axés sur la santé, la migration et l’accès à la justice. Ses programmes s’appuient sur trois domaines d’expertise qui contribuent à protéger la vie, le bien-être et les droits des enfants et des jeunes : la protection de l’enfance, l’accès à l’eau, à l’assainissement et à une hygiène de qualité (WaSH), et les technologies de l’information et de la communication pour le développement (ICT4D). En collaboration avec des institutions et organisations internationales ainsi qu’avec de nombreux acteurs locaux, Terre des hommes est active dans plus de 30 pays dans cinq régions du monde depuis sa création en 1960.
A propos de l’Inserm
Fondé en 1964, l’Inserm est un institut public scientifique et technologique placé sous l’autorité conjointe des ministères français de la Santé et de la Recherche. L’institut est le seul organisme public de recherche en France entièrement dédié à la santé humaine et vise à améliorer la santé de tous par l’avancement des connaissances sur les maladies, l’innovation dans les traitements et la recherche en santé publique. Il s’associe également aux institutions de recherche les plus prestigieuses au monde qui s’engagent dans les défis scientifiques et les progrès dans ces domaines.
À propos d’Unitaid
Unitaid est une agence mondiale de santé engagée dans la recherche de solutions innovantes pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies plus rapidement, à moindre coût et plus efficacement, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Son travail comprend le financement d’initiatives visant à lutter contre les principales maladies telles que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, ainsi que les co-infections et les comorbidités liées au VIH telles que le cancer du col de l’utérus et l’hépatite C, et des domaines transversaux, tels que la gestion de la fièvre. Unitaid est un partenariat hébergé par l’Organisation mondiale de la santé.
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Nouvelles, photos ou interviews.
Clémentine ColasResponsable de la communicationTwitter : @ALIMAongEmail : [email protected]
Survivre à l’hypoxémie peut être un défi dans certaines parties du monde. L’hypoxémie est un manque d’oxygène dans le sang qui peut être fatal s’il n’est pas traité correctement. Les résultats des recherches opérationnelles menées par ALIMA (The Alliance for International Medical Action), Terre des hommes, Solthis et l’Inserm, montrent que l’utilisation d’oxymètres de pouls lors des consultations médicales pour les enfants peut contribuer à améliorer la survie de l’enfant en Afrique subsaharienne. Les 24 et 25 mai 2023, ALIMA réunira et mobilisera les principaux acteurs régionaux et internationaux à Dakar sur cette question. Améliorer la détection de l’hypoxémie avec les oxymètres de pouls L’oxymètre de pouls, un outil efficace pour une prise en charge précoce et adaptée Le diagnostic est crucial, le traitement est vital CITATIONS : À propos d’ALIMA – L’Alliance pour l’action médicale internationale À propos de Solthis À propos de Terre des hommes A propos de l’Inserm À propos d’Unitaid Pour toute demande